14 février 2021

Divertissement graphique : Lettrage dessiné 2.

 




 J'ai commencé un second album de lettrages dessinés, sur le même format que le précédent (25 x 12 cm). A la fin de ce dernier, je m'étais laissée tenter par des formes Art nouveau.... eh bien je persiste et je garde les mêmes outils : un stylomine basique et deux feutres fineline noir. 

La base formelle de mes lettres provient d'une ressource signalée par Benoît Furet, la revue autrichienne Ver Sacrum, qui est parue de 1898 à 1903. Cependant la liberté et la variation sont l'essence de l'esprit Art nouveau, à l'image de ses lignes organiques empruntées à la nature et je me permets donc des fantaisies personnelles.

Je procède en posant un squelette de lettres au stylomine. C'est à ce stade que je règle les espaces et définis déjà les ligatures et les lignes qui s'échappent. Puis j'engraisse certaines lignes pour obtenir des pleins et des déliés, c'est-à-dire du contraste. Les choix d'engraissement affectent le résultat final, par exemple la couverture de l'album et sa page titre ont le même squelette. C'est un champ de possibles infini.
 
 J'ai commencé par un alphabet, à valeur indicative seulement. C'est un style d'écriture où chaque lettre est influencée par la précédente et influe sur la suivante. Or l'ordre des  26 lettres de notre alphabet ne rend pas compte des occurrences réelles des paires de lettres voisines dans le flux du  texte écrit. Donc, chaque mot et chaque suite de mot vont constituer un espace de création original, où il va falloir composer avec les espaces et  les lignes, tout en gardant la cohérence de style entre les lettres, proposée par l'alphabet. On ne se limite donc pas aux formes précises des lettres de l'alphabet, il ne faut pas hésiter à les modifier en fonction de la situation.  Et cela est une source de divertissement.

















































Un esprit plutôt Art Déco.




































Les lettrages des années 70 se sont inspirés de l'Art nouveau. Le doublage des traits constitutifs des lettres avec des pleins et des déliés en exagère la souplesse et donne une touche seventies.






























L'album a encore quelques pages blanches qui n'attendent que d'être remplies.

06 février 2021

Divertissement graphique : Lettrage dessiné 1.

 


 Au mois de janvier, des circonstances imprévues m'ont éloignée de mon univers habituel. Trop compliqué de me faire apporter mon matériel de calligraphie, j'ai juste demandé un petit album réalisé avec des chutes de papier (25 x 12 cm) et j'ai utilisé des outils présents dans mon sac à main, un stylomine basique (BIC 0,7 mm HB) et  deux feutres fins Sakura).
Et au fil de l'inspiration, de mes lectures, de petites citations envoyées par une amie pour me réconforter, j'ai dessiné des lettres. Alors, bien entendu, la pratique calligraphique antérieure est présente, elle fournit un cadre et un répertoire de structures et de formes, mais dessiner des lettres permet d'explorer un nouveau territoire. Plus de liberté, mais aussi moins de sécurité car le lettrage doit apparaître comme naturel , parce qu'équilibrer les pleins et les déliés est nécessaire au plaisir de l'œil et cela sans le garde-fou offert par l'outil calligraphique. Quand je calligraphie, je module mes traits et je reprends presque systématiquement les tracés dans le frais de l'encre. Je travaille subtilement les connexions, les liaisons, les extrémités des traits. Je joue aussi avec les lignes de forces, les rythmes, les angles, les espaces...  J'ai appliqué ces méthodes de travail à ces lettrages dessinés. Et ici, j'ai porté une attention encore plus particulière aux bords de mes traits. Je les ai voulus dynamiques, chargés d'énergie. Et pour cela j'ai courbé légèrement les lignes, joué avec des courbures légèrement opposées ou divergentes. 
L'essentiel de l'album fait fonctionner des lettres bâtons traitées "à la flamande", mais je me suis aussi accordé à la fin quelques petites escapades dans un esprit art nouveau. Je me suis parfois intéressée à la texture du trait en dessinant une seconde version d'un lettrage avec un traitement "ashes letters".
 J'ai depuis commencé un autre petit album, autour de l'art nouveau et l'art déco, celles et ceux qui me suivent sur Instagram ou FB en voient un exemple chaque jour.
Dernière remarque, si je voulais utiliser ces lettrages dans un projet finalisé, il faudrait les retravailler : préciser certaines courbes, lisser des bords des transitions , équilibrer des pleins et des déliés.... Ici tout est manuel, mis à part du recadrage et du contraste réalisés avec les outils de traitement d'image de mon téléphone portable. Je commence à lorgner du côté d'outils numériques plus puissants. C'est passer sur une autre conception du travail graphique. Les deux sont complémentaires.