29 février 2016

Semi-onciale selon Stéphane Alfonsi

Ce week-end, j'ai travaillé la semi-onciale sous la houlette de Stéphane Alfonsi, calligraphe lorrain invité par l'Esperluette de Rouen.

Voici sa présentation de stage :
"En calligraphie latine, il est courant d'utiliser le terme « contre-forme » pour désigner le « vide interne » d'une lettre ou d'un signe calligraphié.
La semi-onciale irlandaise, également appelée majuscule insulaire, est une écriture qui retranscrit les textes du Livre de Kells, de Lindisfarne ou de Durrow.
Graphiquement, la particularité de cette majuscule par rapport aux autres est qu'elle poss
ède non seulement des contre-formes dans certaines lettres rondes (type a, o, b, d, e … ) mais aussi entre deux lettres. Certaines ligatures vont ainsi nous permettre de créer de nouveaux signes possédant un vide interne fermé. Ces signes seront réalisés à partir du dernier trait d'une lettre et du premier trait de la suivante."

J'ai apprécié le premier jour le travail sur la lettre historique. J'avais déjà travaillé sur cette écriture il y a longtemps, seule avec les modèles d'Arthur Baker et la leçon de semi-onciale parue chez Annick des Grieux (calligraphes non crédités mais je crois que les auteurs sont Laurent Rébéna et Vincent Geneslay). Même rapide, l'analyse des textes manuscrits était intéressante et la copie de mots utile. Puis, très vite, Stéphane nous a orienté(e)s sur une recherche formelle et graphique. J'ai choisi trois interlettrages R/G, N/E et E/N, en utilisant le dernier trait de la première lettre et le premier trait de la seconde. Puis, j'ai fait évoluer les "protosignes" obtenus en portant attention aux contreformes, à l'équilibre des éléments constitutifs, en ajoutant des traits, en pensant souplement à la règle des tiers, en soignant l'exécution jusque dans les détails, ces derniers fournissant parfois de nouvelles pistes d'évolution. J'ai pas mal utilisé des connaissances acquises dans les deux stages "Trans)formes" suivis avec Laurent Pflughaupt. Je n'ai pas exploré toutes les suggestions de recherches de Stéphane par manque de temps. Puis, après avoir reproduit les "signes obtenus" * dans une portée de 2,5 cm en grande et moyenne tailles, j'en ai tiré des calques. Ceux-ci me serviront à les mettre en page sur un leporello de papier enduit.

* Je mets "signe" entre guillemets car je ne m'intéresse qu'à la forme, non au signifié qui n'a pas d'existence dans ce cas précis. Au mieux, la forme peut évoquer des écritures de cultures variées, et cette évocation est porteuse d'un certain sens, mais très vague, et perçu en fonction des références culturelles de chacun.







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