"Totalement habité par le continent asiatique, Michel Fornasero ne se départira plus de ses passions pour les arbres, qui prennent racines dans son enfance et aujourd'hui même dans l'art si complexe du Bonsaï qu'il pratique en amateur éclairé ; pour les arts martiaux aussi, Judo et Kendo, qu'il exerce avec rigueur. La pratique assidue de la calligraphie latine, art de la belle écriture en Occident, et son amour pour les arts extrême-orientaux, calligraphie chinoise et japonaise, ainsi que pour le sumi-e (art ancien de la peinture asiatique) qu'il découvre avec des enseignants, jusqu'en Chine, lors de l'un de ses voyages, l'amènent à réfléchir avec conscience, depuis de nombreuses années, sur les liens historiques et artistiques qu'enseignent respectivement ces deux mondes. " Extrait de la notice consacrée à l'auteur.
Michel Fornasero met en parallèle tout au long de son ouvrage art du Bonsaï et art de la calligraphie. Deux progressions parallèles se déroulent calmement tout au long de l'ouvrage, dans des phrases claires voire parfois lumineuses, nourries de pratique et d'un corpus de connaissances historiques distillées à juste escient. En refermant le livre, je me suis dit que ce texte était à l'image d'un bonsaï qui présente lignes de forces et espaces de respiration : il offre un surplus de conscience du beau.
Dans le texte :
" La calligraphie n'est pas la belle écriture.
La calligraphie est l'utilisation des signes écrits comme moyen d'expression artistique. L'expressivité et la signification vont différencier une belle écriture d'une calligraphie. Le calligraphe latin s'appuie sur la connaissance du corpus des alphabets qui évolua tout au long de l'histoire. Au-delà, il effectue un travail artistique à partir de signes harmonieux respectant l'équilibre des règles des arts plastiques."
"...le calligraphe est le seul maître de son destin, pourrions-nous dire. Il pose la limite de l'interprétation du signe, de la simple lisibilité d'un texte à l'expression abstraite..."
"L'encre est la marque visible de l'énergie déposée par l'outil."
"Le papier reste finalement comme une sorte de peau sur laquelle le calligraphe matérialise sa vie. La vie est dans le geste, elle coule par l'outil, se visualise par le médium et c'est bien, comme son nom l'indique, le support qui enregistre cette déposition. Si l'outil est l'instrument de l'action, le médium est celui de la pensée, quant au support, il est le récepteur de la mémoire."
Conclusion : un bel ouvrage de réflexion pour nourrir une pratique calligraphique ou simplement des interrogations sur l'esthétique.
Liens :
Se procurer "Bonsaï & Calligraphie".
Blog de Graphos
Editions ARQA (l'intro est un peu longue à charger mais de belles images)
ouh la la, tu me donnes encore envie d'acheter un livre.........Bises et bonne année à toi et à ta famille!!!
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